Brian Mulroney a conduit les progressistes-conservateurs au pouvoir alors que j’étais au début de ma carrière de journaliste. Mais sa vie politique n’a jamais été quelque chose que j’ai couvert en détail. Sa décision de négocier un accord de libre-échange avec les États-Unis a transformé l’histoire économique du Canada et a cependant accaparé une grande partie de ma vie professionnelle pendant plusieurs années.
M. Mulroney est décédé jeudi à 84 ans dans un hôpital de Floride après une chute à son domicile. Alan Cowell a rédigé une nécrologie détaillée de M. Mulroney qui documente ses nombreuses réalisations importantes, mais aussi les allégations de malversations financières et de trafic d’influence qui ont suivi son mandat. Ces allégations ont terni sa réputation, même auprès de ses anciens partisans, et ont contribué à la disparition éventuelle du Parti progressiste-conservateur fédéral.
[Read: Brian Mulroney, Prime Minister Who Led Canada Into NAFTA, Dies at 84]
J’ai rendu compte des négociations de libre-échange principalement depuis Washington. Contrairement au Canada, où il semblait souvent que chaque molécule du débat politique et public était absorbée par les pourparlers, les négociations y ont à peine été enregistrées.
Rien dans mon expérience professionnelle n’a autant polarisé les Canadiens que la démarche de M. Mulroney vers une intégration économique plus étroite avec les États-Unis. Quels que soient les avantages économiques du libre-échange, l’industrie canadienne de l’époque se composait en grande partie d’usines secondaires, souvent inefficaces, produisant une gamme limitée de produits pour échapper aux droits d’importation pouvant atteindre 33 pour cent sur les produits manufacturés. Les travailleurs de ces usines, ainsi que les communautés qui en dépendaient, craignaient à juste titre que les livraisons provenant des usines américaines plus grandes et plus efficaces de leurs sociétés mères ne suppriment leurs emplois dans le cadre du libre-échange.
(L’industrie automobile était l’exception. En 1965, le Canada et les États-Unis ont conclu un accord autorisant les voitures américaines à entrer au Canada sans droits de douane en échange de la poursuite de la production au Canada, dont la majeure partie était ensuite expédiée aux États-Unis.)
La décision de M. Mulroney de promouvoir le libre-échange constitue un renversement de l’héritage du Parti conservateur. Au début de l’histoire du Canada, les tarifs étaient relativement bas et visaient principalement à collecter des fonds pour le gouvernement. À une époque sans impôt sur le revenu, les droits de douane étaient en fait une taxe de vente sur les produits importés. Mais John A. Macdonald, chef conservateur et premier premier ministre du pays, a fait campagne avec succès lors des élections de 1878 sur ce qu’il a appelé la Politique nationale, dont un élément clé était l’imposition de tarifs douaniers élevés pour créer un mur invisible autour du Canada pour protéger ses industries. Cela a duré plus ou moins un siècle, jusqu’à l’arrivée de M. Mulroney.
L’un des arguments de vente de M. Mulroney en faveur d’un accord de libre-échange était la possibilité qu’il puisse mettre fin à des différends commerciaux apparemment perpétuels comme celui sur les exportations de bois d’œuvre résineux canadien vers les États-Unis.
Même si M. Mulroney et le président Ronald Reagan ont fait une grande démonstration publique de leur amitié, les pourparlers ne se sont pas déroulés sans heurts. Lorsque je me suis retrouvé avec un groupe de journalistes un dimanche matin d’octobre 1987 dans une salle de réunion ornée du bâtiment du Trésor américain, il était loin d’être certain qu’un accord serait annoncé. Mais un accord avait été conclu, et il prévoyait un système de résolution des différends commerciaux, le principal point de friction, même si ce n’était pas exactement ce que M. Mulroney avait promis.
L’année suivante, les élections fédérales se sont déroulées autour du libre-échange et M. Mulroney l’a emporté.
L’ajout ultérieur du Mexique à la création de l’Accord de libre-échange nord-américain – et la mondialisation du commerce qui a suivi après que l’accord qui a créé l’Organisation mondiale du commerce a réduit de nombreux droits de douane dans le monde – a laissé l’accord de libre-échange entre le Canada et les États-Unis dans l’ombre de l’histoire.
Mais l’accord de libre-échange initial a eu de profonds effets, bons et mauvais, sur l’économie canadienne. Les emplois ont effectivement disparu. Une étude réalisée en 2001 par le Bureau national de recherche économique de Cambridge, dans le Massachusetts, a révélé que dans les industries canadiennes qui avaient été touchées par les réductions tarifaires les plus importantes, les emplois ont chuté de 15 pour cent entre 1989 et 1996. Pendant cette même période, les importations en provenance des États-Unis Les États de produits auparavant bloqués par des droits de douane élevés ont grimpé de 70 pour cent.
Du côté positif, du moins en termes économiques, l’étude a révélé que dans les secteurs autrefois protégés par des droits de douane, la productivité du travail – ce que les usines gagnaient pour chaque heure de travail – a augmenté d’un taux annuel composé significatif de 2,1 pour cent. Une productivité accrue contribue généralement à réduire les prix pour les consommateurs et, bien entendu, profite aux propriétaires d’usines et aux investisseurs.
Le Canada n’est pas devenu, comme le craignaient les critiques de M. Mulroney, le 51e État après le libre-échange. Mais l’accord n’a pas tenu certaines de ses promesses. Le conflit sur le bois d’œuvre résineux continue de se prolonger des décennies plus tard. Et toutes les communautés n’ont pas bénéficié du rebond des emplois et des usines qui a finalement profité à l’économie dans son ensemble.
[Read: This City Once Made Much of What Canada Bought. But No More.]
De plus, comme Alan le détaille dans la nécrologie de M. Mulroney, le libre-échange et plusieurs autres changements majeurs qu’il a apportés au Canada pendant son mandat de premier ministre ont finalement été mis de côté dans la mémoire du public. La cause était une histoire impliquant directement M. Mulroney que j’ai couverte : son acceptation, comme l’a révélé une enquête, d’« enveloppes remplies d’argent » lors de trois réunions avec un lobbyiste allemand dans les domaines de l’armement et de l’aviation.
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